BIKEPACKING
2 920 km de liberté, de fatigue et zéro regret
Photos et visuels: Charlotte Hamel
Certaines personnes vont dans le Sud pour décrocher. Charlotte, elle, a préféré traverser une partie du Canada… seule, à vélo.
Pour elle, cette aventure n’était pas une fuite, mais un retour. Un moyen de se recentrer, de tester ses limites et de retrouver le plaisir simple de rouler, sans horaire ni distractions.
Ce n’était pas sa première longue distance — plus tôt cette saison, elle avait terminé la Unbound XL, une course de gravelle de 560 km au Kansas. Mais cette fois, pas de dossard, pas de chrono. Juste une envie : pédaler loin, longtemps, et autrement.
Charlotte roule avec le Hatchet Pro en Apex 12s, un vélo léger et polyvalent, prêt pour tous types d’aventures.
📊 8 jours — 1 156 km — 8 742 m de dénivelé
Charlotte tenait absolument à passer par la Old Grey Creek Pass, un chemin forestier qui traverse les montagnes de la Colombie-Britannique, de Cranbrook à Kimberley. Elle s’attendait à du terrain sauvage et technique, mais pas à un tel niveau de dénivelé.
Certaines sections atteignaient entre 18 % et 32 % d’inclinaison. Résultat : elle a dû pousser son vélo à pied pendant près de 5 km.
Aucun regret ! Le paysage au sommet était sensationnel, et la descente, simplement épique !
Après les montagnes, place aux prairies : une transition moins technique mais pas forcément plus facile. Le vent constant a rendu ces journées particulièrement exigeantes.
Elle a roulé quatre jours à travers les plaines, dont trois en Alberta et un en Saskatchewan, pour remonter vers Saskatoon.
Quand les feux de forêt se sont rapprochés et que le temps commençait à manquer, Charlotte a choisi de s’adapter — direction Winnipeg, en train.
📊 14 jours — 1 764 km — 7 622 m de dénivelé
Camping en mode 100 % sauvage — parfois dans des endroits un peu « sketch » — et roulé sans interruption pendant deux semaines.
L’isolement se faisait sentir aussi : loin de ses amis et sa famille, seule sur de longues routes, il fallait puiser dans les réserves mentales autant que physiques.
Comme j’ai roulé 14 jours sans arrêt, la fatigue prenait le dessus et j’ai eu des meltdowns les matins.
L’aventure n’a pas été sans obstacles : moustiques infernaux, infections, nuits fraîches, humidité constante, rosée partout — bref, vivre dans l’humidité 24/7. Mais malgré tout, elle s’est sentie chanceuse : seulement deux jours de pluie, un seul flat et zéro pépin mécanique.
Le 15 août, après 1764 km (dont 55 % de gravelle) et 14 jours de route, Charlotte a finalement atteint Sault-Sainte-Marie, en Ontario. Son parcours? Relativement plat sur papier, mais loin d’être monotone. Même si elle était plus « proche » du Canada, l’aventure lui a semblé totalement dépaysante.
Ce voyage, c’était une immersion totale dans le minimalisme et l’endurance. Fatigue, solitude, émerveillement, gratitude : un mélange intense qui rend l’expérience inoubliable.